Super Disco Pirata, sul platino dei «suoni» del Messico

Super Disco Pirata, sul platino dei «suoni» del Messico
Super Disco Pirata, sul platino dei «suoni» del Messico
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C’est un fascinant voyage dans le temps auquel nous convie le label Analog Africa, spécialiste de la réédition vintage. La compilation Super Disco Pirata réunit une vingtaine de pépites surgies des bas-fonds de Mexico, de 1965 à 1980. Le quartier populaire de Tepito, réputé pour son atmosphère bouillonnante (et son taux de criminalité record), est alors le berceau des premiers « sonideros », des DJ locaux connus pour mettre l’ambiance en pleine rue avec leurs rutilants sound-systems.

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Sur leurs platines vinyle, les Sonideros enchaînent les rythmes venus de toute l’Amérique latine (Pérou, Colombie, Cuba), rassemblés à l’époque sur des compilations pirates. Gravées en toute illégalité, tirées à quelques centaines d’exemplaires avec des pochettes dessinées à la main, ces productions à l’artisanat forcené vont donner naissance à un véritable marché parallèle, qui restera longtemps cantonné aux bas-fonds de Mexico.

C’est lors d’un récent séjour à Mexico que le producteur globe-trotteur Samy Ben Redjeb a flashé sur ces disques d’époque. Archéologue des musiques du monde à la curiosité insatiable, le fondateur du label Analog Africa écume depuis plus de vingt ans le continent africain (du Bénin au Congo) pour rééditer des musiques oubliées des cinquante dernières années. On lui doit notamment la redécouverte de l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, l’une des meilleurs formations africaines, longtemps tombée dans l’oubli.

Au fil du temps, Analog Africa a commencé à élargir son spectre pour explorer l’Amérique Latine et les rythmes tropicaux. C’est ainsi que Samy Ben Redjeb s’est retrouvé à fouiller dans des bacs de vinyles de Mexico, à la recherche de pépites à réhabiliter. Coup de cœur immédiat : le producteur retrouve dans ces enregistrements le côté artisanal qui lui a toujours plu.

Signes distinctifs de tous ces disques pirates, une tendance à piocher indifféremment dans tous les genres et tous les pays. Un seul critère : faire danser le public sans arrière-pensée. A Mexico, se retrouver dans la rue pour danser est une tradition qui remonte à loin et reste vivace aujourd’hui encore dans les quartiers populaires. La musique des sonideros est alors un creuset où se mélange une multitude d’influences musicales, de la cumbia colombienne aux rythmes afro-cubains. Tout est bon pour pour faire bouger la foule, quel que soit le matériau de départ. Même quand il s’agit d’une relecture kitsch au possible de la 5è Symphonie de Beethoven !

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