Mitsou | Il nuovo rodeo di una leggenda

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Dal suo ultimo album pubblicato nel 1999, Mitsou, la cantante, raramente è stata ricordata così spesso come negli ultimi mesi. Un tentativo di chiarire una gioiosa rinascita con chi, senza promettere un vero ritorno alla musica, assicura di non essere pronta a dire addio.


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“La musica è il mio nucleo, è la mia prima passione”, dice Mitsou, seduta in un bar dove è abituata, a pochi passi dagli uffici di Dazmo, la compagnia da lei co-fondata nel 1997, quando la sua carriera di cantante era agli sgoccioli di vapore.

Per diversi anni, senza mai smettere del tutto di essere figlia di Ciao ciao mio cowboy nell’immaginario del Quebec, l’imprenditrice si sarà dedicata all’attività di composizione di musica per lo schermo, così come all’animazione televisiva e radiofonica, ai giochi (Invasioni barbariche qualcuno!) e al suo webmagazine.

Ma il Mitsou originale – Mitsou, il cantante – raramente era stato così ricordato alla nostra memoria come negli ultimi mesi. Partecipazione al tour invernale di Pierre Lapointe, collaborazione con Laurence Nerbonne sulla sua potenziale hit Cowgirlspot pubblicitario della Coca-Cola a suon di Ciao ciao mio cowboyinterpretazione del suo successo Dimmi dimmi (1990) di Lennikim nello show Zenit da ICI Télé e dalla drag queen Tracy Trash nello show Drags – Le regine del pop da Télé-Québec; Mitsou avrebbe potuto supplicarci, nessuno voleva dimenticarla.

Enfin, s’exclame Laurence Nerbonne, au sujet de cette grande corrida de témoignages d’affection. « Mitsou était une femme très libérée, sur tous les plans, à une époque où le Québec n’était pas tellement libéré dans sa pop. Des bons hits pop, ce n’est pas quelque chose qui était célébré », observe celle dont la chanson Cowgirl proclame que « Mitsou, c’est pas juste un comeback, c’est une légende », en plus de faire pleuvoir sur elle les épithètes « CEO », « pop patron » et « première cowgirl des Québécois ».

En travaillant avec elle, la musicienne et réalisatrice de 39 ans aura pu mesurer à quel point Mitsou est une créatrice à part entière et non le simple véhicule des ambitions des autres.






Elle n’a pas beaucoup été présentée comme la fille qui avait les idées. Elle a vécu beaucoup de sexisme, mais elle a tracé le chemin pour ce que je fais aujourd’hui. Il faut le dire davantage que Mitsou, c’est un morceau majeur de l’histoire de la musique au Québec.

Laurence Nerbonne

Besoin de chanter

À 13 ans, avec l’argent récolté en tournant enfant dans le téléroman Terre humaine, Mitsou Gélinas s’achète son premier synthétiseur, un Korg Poly-800, chez Steve’s Music et forme, en tant que claviériste, un duo avec E. P. Bergen (plus tard de Bran Van 3000). « Sauf que j’avais besoin de plus, se rappelle-t-elle aujourd’hui à 53 ans. J’avais besoin de chanter. »

El Mundo, son premier album paru en 1989, a été enregistré dans un demi-sous-sol de la rue Saint-André, à l’angle d’Ontario, en étroite collaboration avec le réalisateur, auteur-compositeur et multiinstrumentiste Jean-Pierre Isaac. Mais l’interprète a toujours été le fer de lance de ses projets, celle qui leur insufflait leur vision.

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PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

Mitsou, le 3 avril 1989

Il ne faut pas oublier qu’elle est la petite-fille de Gratien Gélinas, lance la principale intéressée. « Et le personnage de Mitsou, c’est un mélange de Fridolin le petit tannant », précise-t-elle en évoquant le mythique personnage de la grande revue théâtrale de son grand-père, Les Fridolinades (1938), « et du féminisme des Pétroleuses », le film de 1972 mettant en vedette Brigitte Bardot.

Ses trois références musicales pour Bye bye mon cowboy ? Mitsou énumère Smalltown Boy, de Bronski Beat, le tube du duo de synthpop anglais que Jean-Pierre Isaac faisait jouer dès qu’elle foulait la piste de danse du Belmont (même si elle n’était pas majeure), Marcia Baïla, des Rita Mitsouko, et le vaporeux vidéoclip tourné en super-8 de How Soon Is Now ?, des Smiths.

« Mais c’est comme si on ne pouvait pas s’imaginer que tout ça, tout ce personnage, avait été imaginé par moi », regrette celle qui a aussi cosigné certaines chansons (dont Dis-moi, dis-moi). « On ne pouvait pas s’imaginer que je connaissais la musique. Mais si on avait pu avoir cette discussion-là dès le début, ça aurait sûrement changé ma vie. »

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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Mitsou

Sans nier l’apport majeur des personnes avec qui j’ai collaboré, c’était insultant qu’on ne m’ait jamais crue l’autrice de ce personnage. Peu de gens ont compris cet aspect-là et ça m’a fait chier.

Mitsou

Des égards pour la pop

Mitsou n’est évidemment pas la seule artiste de son époque à avoir été rangée dans la catégorie des mignonnes marionnettes. « Quand on revoit le traitement médiatique de plusieurs icônes des années 1990 et 2000, on constate vite à quel point c’était facile de les dénigrer, de se moquer d’elles, de les slutshamer », souligne l’humoriste Tranna Wintour, qui a récemment reçu son amie et idole au micro de sa série balado Les divas.

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PHOTO AUDREY LATENDRESSE BOURDON, FOURNIE PAR L’ARTISTE

Mitsou avec Tranna Wintour lors de l’enregistrement de sa série balado

Le degré de misogynie qu’elle a subi était horrible, alors que la vision artistique de Mitsou, dans les années 1990, était hors pair. Elle était audacieuse, glamorous, intelligente. Elle a fait dans ses vidéoclips des choses que personne n’autre ne faisait.

Tranna Wintour

Mitsou n’ignore pas qu’elle figure parmi une longue liste de femmes créatrices réduites à leurs attributs physiques, considérées comme des objets plutôt que des sujets. « Je vais te dire quelque chose de cru », prévient-elle en souriant. « C’est comme si quand quelqu’un est bandé, il n’entend plus le reste. Quand il y a un désir, on voudrait que la personne désirée soit le plus docile possible. »

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PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Mitsou en 1992

Et le plus triste, c’est peut-être que Mitsou a longtemps assimilé cette idée, qu’elle détricote encore à ce jour, voulant que la pop ne mérite aucun égard. Chose certaine : cette appréciation nouvelle pour sa musique, indissociable de la nostalgie des années 1990 imprégnant actuellement l’ensemble de la culture populaire, l’apaise beaucoup.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Sur scène avec Pierre Lapointe en décembre 2023

« Qu’une femme qui fait de la pop ne peut pas être respectée, je l’avais intégré dans ma psyché, se désole-t-elle. C’est une chose dont il a fallu que je me défasse. Et Pierre [Lapointe] è stato straordinario durante il suo tour per aumentare la mia autostima e il mio ego, perché per anni, quando ho parlato del cantante che ero, era molto in modalità autoironica. Invece lì l’amore sincero che i musicisti avevano per me è stato come il più bel confronto con la realtà. »

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FOTO FRANÇOIS ROY, LA STAMPA

Mitsou

E un ritorno?

Potrebbero queste molteplici dichiarazioni di ammirazione essere sufficienti a Mitsou per affrontare un vero nuovo album? «Ho sempre detto di no, ma quello che è certo è che dovrebbe venire in modo organico», risponde la donna che rifiuta sistematicamente di partecipare a mostre collettive in omaggio agli anni Novanta. «Non posso categorizzarmi in tempo in questo modo. »

Questo perché anche se Mitsou apparterrà sempre a questo decennio, desidera continuare ad appartenere innanzitutto al presente.

“Abbiamo l’impressione che la musica popolare sia riservata ai giovani”, conclude, “ma quando ho visto Blondie all’Osheaga nel 2018, con Debbie Harry che era ancora punk a più di 70 anni, è stata una rivelazione: essere rilevanti [pertinent], non ha nulla a che fare con l’età. »

“Il suono degli anni ’90 è Jean-Pierre Isaac”

Jean-Pierre Isaac, regista del primo album di Mitsou e autore di molti dei suoi successi (tra cui Ciao ciao mio cowboy, La corrida E Il cinese), morì il 28 febbraio di sclerosi laterale amiotrofica all’età di 68 anni.

“Sul pavimento di Belmont, ho smesso di ballare per vederlo girare”, ricorda Mitsou. “Sono rimasto affascinato dalla sua conoscenza musicale. Gli hai dato una o due indicazioni e bang, ti ha scritto una melodia della stessa cosa. Aveva tutte le referenze attuali. »

Nonostante la sua impareggiabile carriera, il polistrumentista è sempre rimasto nell’ombra ed è stato poco celebrato. “E’ una persona che non si metteva mai in mostra, era molto discreta e timida”, ricorda il cantante dell’uomo che ha anche diretto o co-diretto Miele e veleno (1992) di Marie Carmen, Quando doniamo noi stessi… (1992) di Francis Martin e i primi due album BB (1989 e 1991), oltre a collaborare con RBO, Mario Pelchat, French B e Céline Dion.

“Volevo colmare il divario tra ciò che sentivo nei club e ciò che non sentivo alla radio”, spiega Mitsou, “e Jean-Pierre era il mio traduttore. Il sound degli anni ’90, in Quebec, è lui. »

Leggi l’omaggio di Mitsou a Jean-Pierre Isaac su Instagram

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