DayFR Italian

Il mio vicino, la sua pompa di calore e il voto del Raduno Nazionale…

-

Bref, on peut élaborer des hypothèses sophistiquées pour expliquer pourquoi les gens votent en général, et votent RN en particulier. Et puis il y a l’histoire de mon voisin.

Celle-ci est une histoire parfaitement ordinaire. Il habite à la campagne, dans la Drôme, mais cela pourrait être en Ille-et-Vilaine ou en Mayenne. Figurez-vous qu’il a besoin de se chauffer en hiver – bref, des besoins assez ordinaires. Depuis une poignée d’années, les pouvoirs publics, dans le cadre de la transition énergétique, lui chauffent les oreilles avec la pompe à chaleur.

Mon voisin est un voisin comme tous les autres, ni meilleur ni pire. Il aime plutôt la nature, il ne veut pas lui faire de mal, et puis il aime son porte-monnaie ou, en tout cas, il ne veut pas lui faire de mal. Alors, on lui a dit qu’en installant une pompe à chaleur, il allait joindre l’utile à l’agréable : moins polluer et se chauffer pour moins cher. Il a dépensé cher – disons 15 000 euros – pour l’avoir, mais ensuite, il dépenserait moins, moins d’électricité, comparé à une chaudière à gaz qui lui aurait coûté 4 000 euros.

Vous avez compris le système ? Dépenser plus, pour économiser ensuite. Alors il s’est emballé pour sa pompe à chaleur. Au début, ce machin, un peu plus délicat qu’un autre, n’a pas fonctionné parfaitement, mais il a fini par marcher – les technologies innovantes, vous savez ce que c’est… Sauf que les choses ne sont pas passées exactement ainsi. L’électricité était bon marché, elle est devenue chère, très chère. Le gaz aussi, vous me direz. Mais finalement, les économies qu’on avait fait miroiter à mon voisin ne sont pas vraiment au rendez-vous. D’après ses calculs, il aurait mieux fait de garder sa chaudière au gaz.

Pire encore : l’électricité a failli augmenter avec une super taxe. Là, mon voisin était vraiment en colère, et il écoutait avec attention le RN, qui se faisait l’écho de sa colère. Je ne parle pas de politique avec mon voisin, mais j’ai compris ce qu’il voulait dire et surtout ce qu’il allait voter. Parce qu’il est en colère et qu’il n’a plus confiance en ceux qui lui ont dit d’acheter une pompe à chaleur, alors qu’une chaudière aurait été plus économique. Je ne sais pas s’il a raison, mais c’est ce qu’il pense.

Voilà un électeur de plus échauffé, cette fois par la pompe à chaleur. Je suis sûr qu’il n’est pas le seul.

Culture va plus loin (l’Invité(e) des Matins) [!–> Ascolta più tardi

[!–> Ascoltare 36 min

Related News :