Beh c’est facile de faire un album avec tes amis, quand tes amis c’est Alain Souchon et William Sheller. Mais moi, mes amis, c’est :
Fanny Ruwet et Bruno Peki.
C’est pas une pochette d’album ça, c’est un avis de recherche.
Le petit Bruno a été enlevé par deux petites femmes belges, mi-drôles, mi-sinistres.
Franchement, moi je veux bien le sortir mon album Amigos, mais à part Oldelaf le musicien, on va pas aller bien loin. À la rigueur, Leïla, littéraire, pourra écrire les paroles, mais Nagui, direct, va les effacer pour que je les trouve toute seule :
Nagui :
C’est mieux si tu dois “remplir les trous”, Lisa.
Moi :
Non, Nagui… mais au moins, on a notre titre.
En vrai, il paraît qu’on est la moyenne de nos cinq amis les plus proches. Et vous, Eddy, vous avez comme amigos sur cet album Alain Souchon, Alain Chamfort – beh oui, c’était la génération où un mec sur deux s’appelait Alain – William Sheller, Pascal Obispo et votre femme Muriel.
Mais moi, si je suis la moyenne des cinq personnes les plus proches de moi, je suis une bretonne suisse lesbienne barbue capable de faire rimer Mitchell avec Michel sans ressentir la moindre gêne.
Tu parles d’une moyenne.
Mais vous, Eddy, ça a de la gueule votre bande. Et votre album, il en jette aussi. Il s’appelle donc Amigos, ce qui signifie amis.
C’est tellement facile l’espagnol : tu rajoutes juste un go.
Ami → Amigo.
Une manche → Manchego.
Fri → Frigo, bouc émissaire de Nagui → Hidalgo.
Bon, “amigo”, c’est pour tes amis hommes. Mais si t’as des amies femmes, c’est “amiga”. Et si t’as des amis non-binaires, beh en Espagne t’as pas le droit.
En vrai, si, l’espagnol s’adapte avec la voyelle “è” qui permet d’être neutre. Donc si t’as des amis non-binaires, t’as des amigè. Et si t’as des amis gays…
Ouais bon, je suis pas bilingue non plus, démerdez-vous.
Et en parallèle de votre album, Amigos, Eddy, vous sortez votre autobiographie. À nouveau, la comparaison avec moi est déprimante. On dit toujours : vis ta vie comme si chaque jour était le dernier.
Non. Moi je dis : vis ta vie comme si tu devais un jour écrire ton autobiographie.
Parce que si j’avais su ça, j’aurais passé plus de journées à composer des tubes de rock’n’roll et moins à taper sur Google :
Ce bouton est-il contagieux ?
Mais je nous ai quand même trouvé quelques points communs.
Vous êtes un vrai Parisien, moi aussi. Bon, vous, vous êtes né à Paris, moi j’y ai emménagé il y a onze mois. Mais c’est pareil.
Vous trouvez que Paris, c’était mieux avant. Moi aussi. Je vous jure, vous auriez connu Paris en mars, c’était autre chose.
Votre vie a été chamboulée par la découverte du rock’n’roll : Bill Haley d’abord, Gene Vincent et bien sûr, Chuck Berry.
Et moi aussi, adolescente, j’ai fait une fixette sur Chuck Berry. Je vous jure, j’ai même ses paroles tatouées dans le dos. C’est mon petit truc pour draguer les vieux.
La première fois que j’ai vu Daniel, je lui ai dit :
Tu trouves que c’était mieux avant ? Passe par l’arrière. J’ai une machine à remonter le temps.
Le problème, c’est que j’ai appris, depuis, que si Chuck Berry était encore en vie, il aurait un paquet de #MeToo au cul.
Le coquinou installait des caméras dans les chiottes des filles. Donc mon tatouage a mal vieilli.
Mais bon, comment j’aurais pu savoir ? Mon tatouage date de 2014, les accusations de 1989.
La suite à écouter et à découvrir en vidéo…