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Adèle Haenel: “Sono la rappresentante di questo bambino scomparso, che nessuno ha protetto”

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“Franchement, il faut voir la violence que c’est d’entendre tous ces mensonges, de rester calme dans cette situation.” Pour la première fois depuis la fin du procès de Christophe Ruggia, réalisateur qu’elle accuse d’agressions sexuelles entre ses 12 et 14 ans, Adèle Haenel sort du silence. “Cette pile de mensonges accumulés, par un homme qui a agressé sexuellement l’enfant que j’étais, qui l’a fait disparaître, qui l’a assassiné en fait, c’est dur d’entendre ça”, explique l’actrice, qui a interrompu sa carrière cinématographique. Face à la cour, elle dit avoir essayé “de donner autant que possible des éléments concrets, matériels à la cour”, face à son agresseur présumé, qui, lui, “raconte n’importe quoi”, dit-elle.

“Sa violence, son arrogance m’ont fait péter un câble”

Adèle Haenel revient sur le “Ferme ta gueule” qu’elle a lancé durant l’audience au réalisateur Christophe Ruggia, contre lequel ont été requis cinq ans d’emprisonnement, dont trois avec sursis. “Quand il dit ‘c’est moi qui lui ai donné son nom’, c’était l’agression de trop, c’est pas vrai, c’est faux, c’est un mensonge et une violence de plus, ça me renvoie à quand j’étais sur son canapé et où il me disait ‘sans moi tu n’es rien’”, lance-t-elle. “C’est sa violence, c’est son arrogance, c’est ça qui me fait péter un câble.”

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“Ce procès a permis d’entendre tout le monde, y compris M. Ruggia, qui prétend qu’on l’a empêché de parler, que c’est un tribunal médiatique, etc. Là, il a eu beaucoup de temps pour parler et clairement, il n’a donné aucune explication.” Selon l’actrice, l’axe de défense du réalisateur aura été “de sexualiser l’enfant [qu’elle était] e per lamentarsi, per cercare di attirare su di lui pietà, e di far credere che sia lui la vittima di questa storia ma non è così, parliamo di un adulto che ha 36 anni, quasi 40 anni al momento all’epoca dei fatti e che si organizza per tenere in casa da sola una bambina di 12 anni e violentarla sessualmente ogni fine settimana”.

“En fait, j’avais 12 ans”

“Je n’ai jamais eu l’occasion d’être cet enfant”, témoigne encore Adèle Haenel. “On l’a tout le temps adultisée, cet enfant, il a toujours été responsable. Même moi, à partir de 2019, quand j’ai commencé à parler, je me suis dit que je le faisais dans MeToo en tant que femme. Et j’ai capté plus tard, c’est au fur et à mesure que j’ai compris. En fait, j’avais 12 ans. J’ai tellement oublié que je n’ai jamais eu 12 ans. On m’a toujours dit que j’étais un adulte dans un corps d’enfant, donc c’est tardivement que j’ai pris la mesure de ce que ça veut dire, un enfant de 12 ans, en fait.”

L’actrice pointe la responsabilité des adultes dans son affaire, au-delà du réalisateur Christophe Ruggia, avec qui elle a tourné pour la première fois dans “Les Diables”. “Quand je vois les images [de ce film]Sono inorridito dal fatto che i bambini siano stati costretti a fare queste scene di sesso ai bambini. E ovviamente c’è il regista, ma c’è un gruppo di professionisti in giro. Una ripresa coinvolge infatti ancora una cinquantina di adulti”dice.

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