Blocco, conflitto, crisi: la politica riflette la società?

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Après la décision de Michel Barnier d’engager la responsabilité de son gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale, le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national ont déposé des motions de censure qui ont de fortes chances d’être approuvées. La chute imminente du gouvernement Barnier pousse à s’interroger sur ce qui peut faire figure de consensus dans notre société aujourd’hui. Pierre-Henri Tavoillot étudie les conséquences de la montée de l’individualisme contemporain. Une piste intéressante qui pourrait permettre d’éclairer la situation que nous traversons, entre la recherche de notre bonheur privé et l’émergence de notre malheur collectif.

L’absence de campagne présidentielle par Emmanuel Macron

Pierre-Henri Tavoillot fait remonter la Source de nos maux à l’élection présidentielle de 2022. “Emmanuel Macron a commis l’erreur de ne pas faire campagne”, déclenchant de fait à ses yeux une séquence politique sans reddition de compte et sans horizon. “Traditionnellement, un président de la République qui se représente a vocation à ne pas faire campagne, car il se dit, de toute façon, si je fais campagne, je me mets au même niveau que les autres, ce qui affaiblirait la fonction présidentielle”. Or, après la séquence du premier quinquennat, “il fallait faire campagne”, proteste le philosophe. Les campagnes sont le moment où “une démocratie se remet ensemble, réfléchit, on dit toujours que les campagnes sont mauvaises, c’est le poncif le plus absolu. Toutes les campagnes sont clairement mauvaises, mais elles sont nécessaires”. La décision de faire une campagne minimaliste axée sur quelques mesures, notamment sur les retraites, a été, selon lui, dévastatrice pour l’ensemble du débat politique et aurait précipité l’effondrement des piliers idéologiques du macronisme. Il souligne également la responsabilité des oppositions dans la séquence politique actuelle où le NFP serait uniquement construit autour d’une logique de “penser contre”, sans parvenir à une unité durable. De même, la stratégie du maintien de la stabilité institutionnelle prônée par l’extrême droite trouverait aujourd’hui ses limites devant cette volonté de “faire exploser le consensus” pour révéler au grand jour les fractures politiques.

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“Fabriquer du collectif”

Pour éclairer les fractures politiques françaises, Pierre-Henri Tavoillot adopte un regard plus philosophique et se demande comment le collectif peut se produire au sein d’une société peuplée d’individus. Il propose de renverser le problème en se demandant pourquoi nos sociétés, fragmentées de toutes parts, continuent de fonctionner tant bien que mal. “Il me semble qu’une société d’individus peut fonctionner si cette société fabrique des individus, notamment par l’éducation qui, en retour, “fabriquent eux-mêmes la société”. Je trouve cette idée non seulement intéressante, mais en plus, assez enthousiasmante. Pour le moment, nous sommes focalisés sur “l’aller démocratique”, c’est-à-dire sur la manière dont on fabrique des individus, aux droits de plus en plus nombreux. Il faut investir désormais dans le retour, c’est-à-dire l’idée qu’effectivement cet individu doit construire du lien social. Je dois dire qu’il le fait, contrairement à ce qu’on pourrait penser”.

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“Grandir et faire grandir”

Si Pierre-Henri Tavoillot ne souhaite pas minimiser les tensions sociales et la fragilisation de l’équilibre entre liberté individuelle et cohésion collective, il met en garde contre les “séductions crépusculaires” et propose de reposer à nouveau frais la question de savoir si nous voulons encore vivre ensemble. D’après lui, nous n’avons aujourd’hui plus de réponses sur les raisons qui nous pousseraient à faire société. Il procède à une mise en perspective : “dans une société moderne, l’État est le garant de ce qui constitue l’idée nationale. Après-guerre, nous nous sommes focalisés sur le bien-être et la liberté individuelle. Certes, c’est une très bonne chose que cette liberté individuelle et ce bien-être individuel soient recherchés, mais il faut savoir que cela met constamment en péril le social”. Pour sortir de l’impasse, il préconise de “grandir et faire grandir” autour de soi. Plus précisément, “grandir et faire grandir, cela veut dire être adulte, mais on ne peut en vérité être adulte qu’en faisant grandir les autres. Cette recommandation vaut pour la famille, pour l’association, pour son média, pour son entreprise, pour plein de choses. C’est cette finalité de la vie collective que nous devons refaire émerger par rapport au discours antagoniste de la solitude et de la conflictualité”, plaide-t-il.

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