Martine Monteil a été tout au long de son parcours professionnel la première à peu près partout. L’une des premières femmes commissaires, elle est la première à diriger au 36, quai des Orfèvres, la brigade des stupéfiants et celle de la répression du proxénétisme. Elle a aussi été la première femme nommée à la tête de la BRB, la brigade de répression du banditisme, la première à la tête de la brigade criminelle, et enfin la première à diriger la police judiciaire au niveau national. Elle évoque ce parcours hors norme, en 2019, dans une série de cinq entretiens pour “À voix nue” au micro de Pierre Chassagnieux.
Martine Monteil, une femme à la tête des stups
Dans le troisième de ces entretiens, Martine Monteil revient sur ses années passées à la brigade des stups et à la répression du proxénétisme. Elle rappelle deux affaires : côté stups, l’affaire dite “des couches-culottes”, et côté prostitution, l’arrestation de la célèbre “Madame Claude”. Elle résume ainsi l’esprit d’une enquête contre le trafic de drogue : “Les stups, c’est ça : d’éternels rendez-vous, d’éternels ratages de rendez-vous, c’est sans cesse reporté. C’est là où l’opiniâtreté sert. “Bon ben, les gars, on s’y remet !” On y retourne la nuit suivante, on planque.”
Elle revient sur l’arrestation de la célèbre proxénète Madame Claude dont un collègue lui parle : “La mère Claude aurait pu reprendre du service, me dit-il. C’est confirmé. On la retrouve sous un faux nom. Elle a gardé les mêmes méthodes. (…) elle pose les mêmes questions aux possibles recrues, plus ce petit côté maquignonesque terriblement vicieux : elle les oblige à faire de la chirurgie esthétique (…) C’est une femme rebelle et tenace”.
- Par Pierre Chassagnieux
- Avec Martine Monteil (haute fonctionnaire, ex-directrice de la Police Judiciaire)
- Réalisation : Rafik Zénine
- A voix nue – Martine Monteil, 3 : les toutes premières fois (1ère diffusion : 17/04/2019)
- Edition web : Documentation de Radio France
