Marylise Léon et Christophe Robert sont tous deux membres du Pacte du Pouvoir de Vivre, une plateforme qui prône des mesures d’urgence pour améliorer la vie des Français. À quelques heures de la nomination du Premier ministre, Marylise Léon, qui est à la tête du premier syndicat de France, se dit “impatiente, car il y a énormément d’attentes, sociales, sur la question de la transition écologique, le monde du travail est en train d’être bouleversé, les inégalités se creusent, donc nous sommes extrêmement impatients“. Cette attente, “on la vit plutôt mal, nous les organisations du Pacte”, ajoute Christophe Robert, “parce que l’immobilisme dans lequel s’installe la France pose un énorme problème à tous ceux qui souffrent, qui ne savent pas où on va, ont des inquiétudes, parfois sont en colère“.
“À une crise démocratique, on rajoute une crise politique, mais les urgences sont là. Et donc la nécessité d’agir concrètement pour les gens, pour le développement économique, pour les territoires, elle est là“, ajoute Christophe Robert, alors que la France n’a pas de budget pour 2025, ce qui a des conséquences directes pour les travailleurs : “Il y a effectivement un signal qui est donné au monde économique et qui paralysie aussi un certain nombre d’investissements. C’est vrai, mais ça paralyse aussi la question des négociations salariales. Les entreprises sont extrêmement prudentes et donc ça bloque véritablement un certain nombre de discussions et d’avancées qui sont pourtant urgentes pour beaucoup de travailleurs“, explique Marylise Léon.
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“On veut prendre notre part dans cette histoire”
Et cela entraîne selon la leader syndicale une “distance en train de s’installer entre les citoyens et les responsables politiques” : “On la ressent très fort du côté des travailleurs, du côté des agriculteurs, des professionnels de santé, des professionnels de l’action sociale, si vous voulez, qui se retrouvent face à une misère, face à des difficultés et pas de réponse en face“, confirme Christophe Robert, qui rappelle que le nombre de personnes sans domicile a doublé en dix ans et que les hébergements d’urgence sont saturés. “Le président de la République a dit que le maître mot du futur gouvernement sera l’intérêt général. Et ça tombe bien, parce que c’est exactement ce que nous portons, nous, au sein du pacte du pouvoir de vivre. Donc nous lançons un appel : nous, on veut prendre notre part dans cette histoire-là“, ajoute-t-il.
L’initiative du Pacte pour le Pouvoir de Vivre date d’il y a cinq ans, initiée par 19 organisations dont la fondation Abbé-Pierre et la CFDT. Pourquoi ses propositions seraient-elles appliquées maintenant ? Marylise Léon répond : “Parce que l’urgence est là, l’urgence sociale, l’urgence écologique, l’urgence démocratique. Nous, on a fait notre boulot, nous on a fait la démonstration à plus de 60 organisations que la construction de compromis, elle est possible. La question, ce n’est pas de savoir qui va être Premier ministre, c’est quel est le projet ? Nous, l’enjeu aujourd’hui, c’est de dire qu’il faut que la société civile soit de cette construction de nouveaux équilibres qui nous permettent à la fois de sortir de l’ensemble des urgences et de pouvoir faire en sorte que ce soit mis en œuvre“.
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