Humoriste et présentateur télé, les Français le connaissent surtout pour ses années Canal +. L’animateur de 71 ans est aujourd’hui le conseiller éditorial d’un magazine trimestriel qu’il copilote avec succès – Vieux – récompensé du prix du “Meilleur lancement pour un titre de presse” aux Trophées de l’Innovation Presse & Médias. Un succès retentissant et “un résultat inespéré“, confie-t-il : “on a lancé ce journal comme un fanzine, avec mon éditeur Romain Jubert, sans vraiment savoir ce que ça allait donner“.
Avec un titre volontairement provocateur _Vieux ,_qui “évite les périphrases habituelles“, le conseiller éditorial voulait assumer son âge, bien qu’on ne voie pas en lui l’incarnation de la vieillesse, lui, dont l’humour fantaisiste et enfantin a toujours ravi les téléspectateurs : “Je suis vieux, je viens d’avoir 71 ans ! C’est vrai que je ne les fais pas, mais je les ai“, insiste Antoine de Caunes.
À contre-courant de cette représentation caricaturale de la vieillesse,”des vieux tout voûtés, avec un impair, qui s’ennuient et qui attendent plus ou moins sereinement la fin“, le journal veut rafraîchir l’image de ces hommes et de ces femmes, pour transmettre de nouvelles représentations. “Ce n’est pas un journal pour les vieux en fait, c’est un journal pour tous ceux qui vont le devenir : donc tout le monde. L’idée du journal, c’est le partage et la transmission”, ajoute-t-il.
Nous les vieux, on a vécu un certain nombre de choses, donc on a une forme d’expertise, de sagesse, et de détachement vis à vis de l’existence, qu’il faut qu’on partage.”
Si le journal est nommé Vieux, les lecteurs ne le sont pas forcément. Avec son éditeur, Antoine de Caunes affirme ne pas avoir fait d’études de marché, avant et après le lancement, mais d’expérience, “dans les trains, le métro et la rue“, il observe qu’il y a “un peu de tout“, un lecteur qui commence à lire le magazine dès 40 45 ans.
“Toujours aussi curieux et enthousiaste”
Occasion de partager, par avance, l’expérience de la vieillesse, qu’il voit comme sa “dernière aventure” : “J’en connais l’issue. Je sais que ce n’est pas joyeux et que ça le sera de moins en moins tous les jours. Mais je reste très curieux de cette histoire-là, de voir ce qui se passe, de constater que, par exemple, je reste toujours aussi curieux et enthousiaste“.
S’il prête son nom au journal, il met aussi la main à la pâte, en réalisant des interviews notamment, avec Véronique Sanson, Jean-Paul Gautier, ou encore Costa-Gavras. Avec son éditeur, Romain Jubert, ils ont tenu à produire le magazine comme un fanzine, et travailler sur un contenu qu’ils s’accordent à composer à deux : “ça donne des comités de rédaction interminables” confie-t-il avec amusement. Un dur labeur donc, mais qui produit un trimestriel de qualité, à l’esthétique raffinée et au regard neuf, qui a su trouver son lectorat.
Un lectorat tout trouvé, et un marché en expansion reconnaît-il par ailleurs, alors que la mode du “vieux” semble se développer : “ils ont du pouvoir d’achat, c’est une population importante et ce sont des gens qui jusqu’à présent étaient des laissés-pour-compte“. L’humoriste déplore d’ailleurs cette image du retraité, mis dans un coin, qui n’aurait plus rien d’intéressant à dire ou à vivre. “M_oi je suis vieux, donc oui, j’ai envie qu’on me prenne en considération, je suis ravi qu’on s’intéresse à moi_”, insiste-t-il.
La retraite, ce n’est cependant pas pour lui. “Je ne sais pas trop ce que c’est. Je fais un travail que j’aime, qui m’amuse, qui me maintient en vie, donc je ne vois pas pourquoi je l’arrêterai“, conclut-il. En attendant la sortie des prochains numéros, l’animateur star multiplie par ailleurs les projets au cinéma, et évoque la sortie d’un livre et d’une bande dessinée prochainement.
Related News :