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questo streamer francese attira 2 milioni di abbonati ispanici su Twitch

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Rien ne prédestinait Gabriel, alias Shadoune666 sur les réseaux, à devenir un jour une star du gaming. Aujourd’hui, il comptabilise 2 millions de followers sur la plateforme de streaming Twitch. Ce rouquin a la coupe en brosse né dans le 11e arrondissement à Paris, a suivi une scolarité on ne peut plus classique. «J’avais de bonnes notes, en particulier en physique. Ma grand-mère était une scientifique, elle voulait que je suive ses traces. Après le bac, j’ai décidé de m’orienter vers une classe prépa  car ça ouvre des portes», raconte-t-il. Il intègre alors une prépa PTSI (physique, technologie et sciences de l’ingénieur) au lycée Voltaire. En parallèle, l’étudiant publie des vidéos sur YouTube dans lesquelles il joue à Minecraft, une activité qu’il qualifie encore de « hobby » à l’époque. 

Très vite, Gabriel choisit de produire du contenu en espagnol : «En terminale, j’ai commencé à faire mes vidéos en espagnol car j’ai rencontré beaucoup d’amis hispanophones sur Twitch. Il y avait un argentin, un espagnol, un Mexicain… J’avais un niveau moyen, j’avais fait espagnol LV2, mais c’est surtout en jouant avec eux que j’ai appris la langue. C’était comme si j’étais partie en échange dans un pays hispanique». Cette décision audacieuse marque un tournant et lui permet d’élargir son audience, puisque la population est plus nombreuse en Amérique latine. Lorsqu’il entre en prépa, il a près de 10.000 abonnés sur YouTube. Tout en essayant de trouver l’équilibre entre études et vidéos, il réussit à passer en deuxième année, la PT (physique et technologie), même s’il est «dernier en maths !».  

« Mon diplôme d’ingénieur est une sécurité précieuse » 

Après sa prépa, le streamer réussit le concours de l’ESILV, une école d’ingénieurs située à La Défense. Ses trois années d’études lui permettent d’étudier les nouvelles énergies tout en poursuivant ses vidéos : « A ce moment-là, j’ai atteint les 60.000 abonnés mais ça restait un hobby, je ne pouvais pas en vivre. J’ai parfois été obligé de mettre YouTube en pause pour privilégier les cours ». Une expérience Erasmus en Hongrie, marquée par des cours de physique nucléaire en anglais, renforce ses compétences scientifiques et son ouverture culturelle. Pendant son voyage, il explique qu’il « faisait des lives tous les jours ». Il finit par obtenir un diplôme en ingénierie générale qui, selon lui, est une « sécurité précieuse » dans le monde incertain des réseaux sociaux et des plateformes. 

Gabriel décroche ensuite un CDI chez Nokia, dans le domaine de la 5G. Mais une opportunité unique se présente à lui : rejoindre une série Minecraft avec 40 streamers hispanophones. « Au début, je ne me rendais pas compte de la chance que c’était car j’avais peu de temps à y consacrer à cause de mon travail ». Malgré tout, il finit par streamer jusqu’à 23h après ses journées de travail. Très vite, son audience explose, et atteint les 500 spectateurs sur Twitch. Encouragé par ce nouveau succès, il prend une décision radicale : quitter son poste chez Nokia pour se consacrer entièrement à la création de contenu. « C’est à ce moment que j’ai réalisé que je pouvais vivre de ma passion grâce aux revenus générés par les plateformes et des sponsors », raconte-t-il. 

« J’aimerais déménager au Mexique » 

En juin 2021, Gabriel décide de déménager à Madrid, après avoir vécu dans le 5e arrondissement parisien. « Je savais que ma carrière allait mieux marcher là-bas. Ça m’a permis de me rapprocher des autres créateurs, que je ne voyais qu’à l’écran. Et en tant que streamer qui produit son contenu en espagnol, je trouvais que je serais plus crédible en habitant en Espagne ». Et une autre motivation l’a poussé à déménager, plus contraignante : « Ma voisine parisienne ne supportait plus de m’entendre streamer toute la nuit. Je peux la comprendre ! »

En ce qui concerne l’avenir, le streamer a pour projet de déménager au Mexique, afin de ne plus subir le décalage horaire. « J’aimerais déménager au Mexique car tous mes lives sont à destination des Latino-Américains, ce qui fait que je dois streamer entre 23h et 7h du matin. Mon rythme de sommeil est très mauvais ». Aujourd’hui, le jeune homme rentre en à peu près deux fois par an. « Quand je reviens, on me dit souvent que j’ai pris l’accent espagnol quand je parle en français. Parfois, je dis des expressions espagnoles sans faire exprès. En apprenant l’espagnol, je me suis rendu compte que le français peut être très compliqué ! »

« Jouer aux jeux vidéo me permet de vivre, c’est le job de rêve » 

Gabriel incarne bien le fait de transformer sa passion en travail. Il affirme qu’il ne sent pas qu’il travaille lorsqu’il fait ses lives sur Twitch. Pourtant, il reste réaliste quant à la réalité de son métier : « Dans ce milieu, ne pas avoir de diplôme est un risque, car on ne sait jamais ce qui peut arriver dans quelques années. L’avenir des plateformes n’est pas entre nos mains ». Il se dit donc soulagé d’être ingénieur, et parle de son diplôme comme d’une « énorme sécurité ».  

Pour montrer que son activité a aussi ses contraintes, Gabriel souhaite rappeler qu’il est important d’avoir un mental d’acier pour faire partie du monde des réseaux sociaux. « Tu peux passer de milliers de personnes qui te regardent à seulement 300 viewers. Il y a beaucoup de chiffres dans ce domaine. Il faut faire attention à ne pas se comparer aux autres mais c’est difficile, ça peut devenir une charge mentale. Mais jouer aux jeux vidéo me permet de vivre, c’est vraiment le job de rêve. Je ne le changerais pour rien au monde ! »