Oui il y a quelque chose de surprenant dans cette crise…
Vous avez les images en tête ?
Des tracteurs avec des pancartes très violentes qui ciblent l’Office français de la biodiversité
“OFB tueurs d’agriculteurs” !
Des tas de fumier et de laine devant la préfecture des Alpes maritimes.
Des attaques contre France Nature Environnement, une association, qui a porté plainte, comme l’OFB…
Pourtant je pensais que les agriculteurs manifestaient contre le libre-échange avec l’Amérique latine, contre la dérégulation du commerce mondial qui risque de leur porter préjudice, pas vous ?
Or ils se trompent de cible… Les agents de la police de l’environnement, les associations n’y sont pour rien.
Olivier Thibault, le patron de l’OFB, s’en émeut. “Nous ne sommes pas responsables des négociations entre l’Europe et le Mercosur !”
Cette impression que le droit de l’environnement devient secondaire est désagréable.
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond
Mais pourquoi alors les agriculteurs s’en prennent-ils aux ONG, à l’OFB ou même à la science ?
Ils font feu de tout bois !
Hier ils ont franchi un pas supplémentaire en murant avec des parpaings les locaux de l’INRAE à Paris, l’institut national de la recherche pour l’agriculture et l’environnement.
Et ils ont bloqué l’entrée de l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire.
Selon des experts, c’est clairement la course à l’échalote à la veille des élections syndicales des chambres d’agriculture, qui auront lieu en janvier.
Pour François Purseigle, sociologue de l’agriculture, “la profession se voit mourir”. Il y a une “forme d’exaspération”.
La FNSEA est poussée dans ses retranchements par la Coordination rurale proche de l’extrême droite.
C’est le moment pour les syndicats de montrer les muscles.
Et ils s’en prennent à l’Etat et à la science désormais, c’est ça le plus inquiétant.
Comme si leur ennemi était le progrès et la lutte contre les pesticides.
On est loin, très loin, d’un consensus autour de l’agroécologie;
Et pourtant, les agriculteurs sont d’accord sur le fond avec les ONG contre le Mercosur, ils ont raté leur “union sacrée” ?
Oui c’est une occasion manquée de dépasser ce clivage assez artificiel entre agriculteurs et défenseurs de l’environnement.
En s’opposant ensemble au Mercosur, ils pouvaient changer d’image.
Selon l’économiste Stefan Ambec qui a rédigé un rapport sur le sujet pour le gouvernement, le Mercosur pourrait entraîner 5% de déforestation en plus dans l’Amazonie chaque année.
Ce sont des trous supplémentaires dans ce poumon fragile.
Ce sont aussi des millions de tonnes de CO2 en plus, 10 millions par an, dans l’atmosphère.
Et des pesticides en plus.
Cet accord n’est pas favorable à l’environnement, ni d’ailleurs à la santé.
Foodwatch le déplore, la viande importée du Brésil est traitée avec des antibiotiques ou des hormones de croissance interdites en Europe. On les retrouve dans nos assiettes !
Et dans votre viseur, vous suivrez quoi dans les prochains jours ?
L’avenir du loup en Europe…
Incertain !
Vous vous souvenez peut-être… Ursula Von Der Leyen, patronne de la Commission européenne, ne veut plus que le loup soit protégé.
Elle a vu mourir son poney en Allemagne à cause du prédateur… Ca tient à peu de chose !
Et bien mardi la Convention de Berne va se réunir à Strasbourg.
Pour la première fois depuis 1979, le loup risque d’être déclassé, les tirs seront autorisés.
A force de crier au loup, ce sera sans doute une victoire pour les éleveurs, mais un revers, certain, pour la nature !
L’édito politique [!–> Ascolta più tardi
[!–> Ascoltare 3 min
