L’histoire de Zoom est celle d’une entreprise qui a vécu une ascension fulgurante pendant la pandémie avant de vivre une chute inexorable, à mesure que la vie physique reprenait ses droits.
Il y a quatre ans, en pleine crise sanitaire, son fondateur Eric Yuan devenait un loup de Wall Street, sa start-up dépassait les 100 milliards de dollars de valorisation boursière dépassant de loin les vieux routiers que sont Ford ou General Motors, des vestiges de ce que l’on nommait à l’époque le monde d’avant, expression qui aujourd’hui peut faire sourire. Zoom était le remède à la crise sanitaire, il est devenu un verbe, Zoomer, les visios s’enchainaient pour maintenir notre travail dans des réunions sans fin, préserver un semblant de sociabilité avec des Zoom apéro jusqu’à ce que nous connaissions tous la Zoom fatigue, je sais que je ravive ici, chez nos auditeurs, de mauvais souvenirs.
Zoom a connu un sale coup à cause de Pfizer et l’annonce d’un vaccin fiable et efficace, un événement qui a drastiquement fait chuter son cours, mais Zoom a tenu bon grâce à l’engouement du télé travail. Dans un monde post crise, l’entreprise californienne croyait dur comme fer à cette nouvelle modalité, portée par les GAFAM qui faisait de la distanciation un modèle. Mais nous le savons, depuis les entreprises en sont revenues, le télé travail est perçu comme moins efficace pour maintenir ses troupes sur le qui-vive et Zoom devient encore moins Zen et perd des plumes.
L’an dernier la start-up s’est séparée de 15% de ses effectifs et elle a même mis fin au tout télétravail en faisant revenir sur sites ses employés, un comble les salariés de zoom ne pouvaient même plus zoomer.
Des clones numériques à la relance !
Et bien elle commence par changer de nom, l’entreprise abandonne l’appellation Vidéo pour devenir Zoom Communication et surtout elle fait comme tout le monde en misant sur l’intelligence artificielle qu’elle espère miraculeuse.
Le groupe a lancé AI Companion, un compagnon serviable qui permet de résumer le contenu d’une visio conférence. Grâce à lui, vous pourrez continuer à faire semblant d’écouter vos collègues sans que cela vous pénalise. Au-delà de la simple vidéo, l’assistant peut opérer des synthèses de documents professionnels.
Mais Zoom va encore plus loin en développant pour les employés des jumeaux numériques, c’est la grande tendance pour optimiser le temps de travail , des clones qui peuvent, écrire des mails, participer à des réunions en reprenant votre voix synthétisée et in finé prendre des décisions à votre place en fonction de vos directives.
Une innovation qui pose des problèmes de sécurité avec un risque accru d’usurpation et également des questions éthiques, sera-t-on vraiment à l’avenir à qui on s’adresse entre l’humain ou son avatar ?
Et si vous pensiez que les visio-conférences dénaturaient déjà les interactions, soyez certain que les clones pousseront encore plus loin la déshumanisation de nos échanges. Du Zoom au Zombie il n’y a finalement qu’un clic.