“La stanza accanto” di Pedro Almodóvar

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Les critiques discutent de cinéma avec deux films sortis ce jour : La chambre d’à côté, premier long-métrage en anglais de Pedro Almodóvar et Lion d’or à la Mostra de Venise et “Les feux sauvages” de Jia Zhang-ke, un film qui revient sur vingt ans de cinéma et de bouleversements économiques et sociaux de la Chine.

“La stanza accanto” di Pedro Almodóvar

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Sur le tournage de “La chambre d’à côté” de Pedro Almodóvar – BACKSTAGE
[–>– © Iglesias Más

Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsqu’Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes. L’amitié pousse Ingrid à accompagner les derniers instants de Martha, atteinte d’un cancer en phase terminale et décidée à mourir à ses propres conditions.

Adapté du roman américain Quel est donc ton tourment ? de Sigrid Nunez paru en 2020, ce vingt-troisième long-métrage d’Almodóvar est le premier tourné en anglais. Aux côtés de Julianne Moore, on retrouve Tilda Swinton, qui avait déjà travaillé avec le cinéaste espagnol dans le court-métrage La voix humaine.

Les avis des critiques

  • Murielle Joudet : “Ce film est très étonnant. C’est intéressant de voir Almodóvar sortir de son système, de sa langue et aller sur une nouvelle planète. Au début, j’avais l’impression que ça n’allait pas fonctionner. Mais cette étrangeté finit par passer ou à devenir très belle. Le film est prudent, c’est un huis clos, comme s’il craignait de s’aventurer dehors, dans ce nouvel univers. Mais le réalisateur réussit bien à s’emparer des Etats-Unis, il puise dans cet hyperréalisme américain, les deux actrices réussissent à le faire bouger vers quelque chose de nouveau mais en même temps elles s’intègrent dans son univers. Puisque le film tient sur très peu de choses, on observe le formidable jeu des actrices, leur écoute, mais il y a un troisième terme dans leur dialogue, c’est la couleur. On ne se lasse pas du génie inégalé de la couleur d’Almodóvar. C’est un travail de peintre. Il arrive à faire des couleurs les plus vives des couleurs funèbres. Ce qu’il fait avec la mort est vraiment très beau.”
  • Raphaëlle Pireyre : “Je retrouve ce que j’aime chez Almodóvar, son intelligence de la mise en scène et l’amour qu’il a pour les actrices. Il y a une pudeur, une retenue, un formalisme sur la mort qui en fait presque une vanité au sens pictural du terme. C’est plus un film sur la représentation de la mort que sur la mort. Il en fait un mélodrame sans larmes et c’est très étonnant chez lui. Il se concentre beaucoup sur ce qui va périr, disparaître, avec une réflexion sur le cinéma et les images, sur ce qui différencie ce qui est fixe de ce qui est réel et animé qui revient comme un leitmotiv. La distance et proximité entre Martha et Ingrid est très belle. Le film met en scène ce que c’est qu’être à côté, il les filme souvent côte à côte sur un même plan dans leur conversation, ce qui est rare au cinéma. Il reprend les couleurs à Hitchcock, la porte aussi qui est un grand objet du cinéma américain. Le film est construit comme un musée imaginaire où Almodóvar convoque ses références, les images des films qu’il aime.”

Le film sort en salles le 8 janvier 2025.

“I fuochi selvaggi” di Jia Zhang-ke

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Zhao Tao dans “Les feux sauvages” de Jia Zhang-ke – CAUGHT BY THE TIDES

Chine, début des années 2000. Qiaoqiao et Bin vivent une histoire d’amour passionnée mais fragile. Quand Bin disparaît pour tenter sa chance dans une autre province, Qiaoqiao décide de partir à sa recherche.

En suivant le destin amoureux de son héroïne de toujours, Jia Zhang-ke nous livre une épopée filmique inédite qui traverse tous ses films : il n’a cette fois tourné que très peu de séquences et reprend des rushes et des chutes de ses précédents long métrages. On y retrouve donc des plans de Plaisirs inconnus tournés en 2002, ou de Still life, Lion d’or à Venise en 2006.

Les avis des critiques

  • Murielle Joudet : “Je suis passée à côté du film. Le geste de retrouver des vidéos stockées et d’en faire quelque chose est une bonne idée mais n’a rien provoqué chez moi, aucun vertige temporel de cinéma. Je vois ce que ce film veut être : un film sur le temps qui passe. Mais celui-ci ne surgit jamais, le montage ne parvient pas à trouver quelque chose d’organique. Ça ressemble à une bande-annonce d’une rétrospective Jia Zhang-ke, un objet un peu complaisant. J’ai l’impression que Jia a fait le tour de ce qu’il voulait nous dire sur la Chine, donc là on est dans un medley qui est un peu nulle part. J’aurais préféré que le film soit ce qu’il n’assume pas d’être, c’est-à-dire un regard sur son actrice Zhao Tao. C’est un film de confinement : on sent qu’il ne pouvait pas faire de films et qu’il est allé chercher dans les tiroirs, mais il n’y a pas forcément un film dans des rushs qu’on retrouve. Ce n’est en tout cas pas son meilleur, je recommanderais de voir Still Life ou Platform avant.”

Le film sort en salles le 8 janvier 2025.

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